Le Brésil est de retour

Instantanés.

Leçons du Brésil

L’élection de Lula, confirmée par le tribunal électoral est une formidable nouvelle pour le Brésil d’abord, bien sûr, mais aussi un espoir pour tous ceux qui pensent que la République est le meilleur des régimes et le suffrage universel, un homme ou une femme, une voix le seul moyen d’y parvenir.

La vraie question à se poser est celle de savoir, comment l’extrême droite a pu récolter autant de voix, après les milliers de morts du Covid qu’a entrainé sa politique criminelle de déni, de la violence armée contre les pauvres et du massacre des forêts en Amazonie.

Le Parti des Travailleurs, né au début des années 80, salué par la gauche internationaliste comme les premiers pas du réveil des classes laborieuses brésiliennes, longtemps à l’écart des mobilisations populaires en Amérique latine, a fait basculer les rapports de force politique sur ce continent et ailleurs.

Mais la gestion luliste au pouvoir deux mandats durant, suivis des deux mandats (dont le dernier interrompu par une procédure de destitution) de Dilma Roussef, a été erratique, émaillée de scandales de corruption et de compromissions avec la droite réactionnaire. Malgré d’indéniables progrès sociaux dont cet énorme chiffre de 40 millions de brésiliens sortis de la pauvreté, grâce à la création massive d’emplois et la mise en place des bourses familiales (bolsa familia) et des avancées démocratiques réelles.

Ce sont ces dérives qui ont détourné l’électorat populaire de la coalition de gauche, et par ricochet l’ont jeté dans les bras du populisme d’extrême droite, couvé par les armées d’évangélistes « fous de Dieu ».

Les leçons du retour de Lula au pouvoir pour les républicains et les militants de gauche, ce sont les politiques résolues de lutte contre les inégalités économiques comme composantes centrales d’un projet de république sociale. Ce sont aussi, la gestion sobre et altruiste des débuts de mandat de Lula, la démocratie participative associant les populations aux décisions majeures les concernant.

Bref en revenir à ce qui en faisait la force du candidat Lula pour toute la gauche : « Brésil le pays de tous, ou un pays pour tous ».

Laisser un commentaire